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Les entreprises énergétiques turques et azerbaïdjanaises envisagent des investissements communs dans des régions voisines, a déclaré un responsable mercredi, un jour après que le président Recep Tayyip Erdoğan ait signalé une telle démarche. Il avait tenu une réunion avec son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliyev mardi.

Aliyev a également fait part d’une coopération potentielle avec la Turkish Petroleum Corporation (TPAO) sur les réserves de gaz naturel que la Turquie a découvertes dans la mer Noire. Ses propos ont été tenus lors d’une visite de la ville symbolique de Choucha dans le Haut-Karabakh, qui a été affranchie de l’occupation arménienne en novembre dernier au terme de 28 ans.

“Nous sommes satisfaits des investissements des entreprises azerbaïdjanaises en Turquie, notamment de SOCAR. Nous avons discuté des investissements communs de SOCAR et de Turkish Petroleum dans des pays tiers. Dans la période à venir, nous améliorerons davantage la portée de notre coopération commerciale et économique”, a déclaré Erdoğan.

“L’avis partagé des présidents sur cette question est une instruction pour nous. SOCAR et TPAO co-investissent déjà depuis 1994. Nous voulons continuer cela, bien sûr. Mais le pays n’est pas encore certain, nous aurons sans doute des évaluations à effectuer. Le pays tiers en question pourrait être un endroit proche géographiquement. Pas Singapour ou l’Afrique, par exemple”, a déclaré Ilham Aliyev.

Le géant azerbaïdjanais est un des principaux investisseurs étrangers en Turquie. Ses placements dans le pays ont totalisé à ce jour environ 16,5 milliards de dollars, réalisés par l’intermédiaire de sa filiale SOCAR Turquie. Ce chiffre atteindra quelque 19,5 milliards de dollars lorsque tous les projets en cours de sa filiale turque seront menés à bien.

La compagnie a débuté ses opérations d’investissement en Turquie après avoir acheté la principale entreprise pétrochimique du pays, Petkim, en 2008 pour 2 milliards de dollars. Outre Petkim, les investissements de SOCAR Turquie comprennent la raffinerie STAR, le projet de gazoduc transanatolien (TANAP) qui achemine le gaz de la mer Caspienne vers l’Europe en passant par la Turquie, et Petlim, le plus vaste port à conteneurs de la côte égéenne du pays.

La raffinerie STAR est devenue entièrement active en 2019 après avoir été lancée en octobre 2018 avec un investissement de 6,3 milliards de dollars. Le TANAP a été mis en œuvre avec un apport de 6,5 milliards de dollars. Également lors de la réunion, le PDG de SOCAR Turquie, Zaur Gahramanov, a déclaré qu’ils avaient pour objectif ultime de combiner Petkim et la raffinerie STAR, ajoutant que le projet pourrait prendre plusieurs années.

Gahramanov a précisé qu’ils étudiaient la perspective d’une introduction en bourse après la fusion.

Second investissement pétrochimique

SOCAR prévoit un investissement dans une installation pétrochimique dans la province occidentale d’Izmir, en Turquie, et est en négociation avec d’autres sociétés, dont British Petroleum (BP). Le PDG de SOCAR Turquie, Zaur Gahramanov, avait auparavant déclaré à l’agence Anadolu que le niveau d’investissement du projet pouvait se situer entre 1,6 et 2 milliards de dollars.

Cependant, l’investissement a été reporté au dernier trimestre de l’année dernière, avant que le projet ne soit mis en attente. En effet, BP a vendu son activité pétrochimique à son concurrent Ineos pour 5 milliards de dollars en juin dernier. Aliyev a donc déclaré qu’ils étaient en phase de négociations avec Ineos ainsi que d’autres investisseurs. La décision concernant cet investissement sera donnée en 2022, selon ses propos.

“Nous ne voyons certainement pas d’un très bon œil le report à long terme de notre projet Mercury, qui sera notre deuxième investissement pétrochimique en Turquie. Nous réaliserons cet investissement. Nous pouvons le faire avec un partenaire pétrochimique expérimenté ou bien avec un partenaire financier”, a-t-il fait remarquer.

“La réalisation d’autres investissements pétrochimiques inscrits à l’agenda turc n’affecte pas notre engagement envers le projet Mercury.”


Coopération potentielle en matière de gaz

M. Aliyev a également fait allusion aux dernières découvertes de gaz naturel de la Turquie dans la mer Noire, les considérant comme stratégiquement intéressantes.

Il a précisé que SOCAR et TPAO pourraient coopérer dans les activités de développement et de production de champs.

“En théorie, il serait possible pour nous de travailler ensemble avec Turkish Petroleum Corporation dans le développement de champs et les activités de production. Professionnellement, c’est dans notre domaine d’intérêt”, a déclaré M. Aliyev.

Le plus grand champ gazier de Turquie, qui représente 405 milliards de mètres cubes (mmc), a été découvert l’année dernière par le navire de forage Fatih dans le champ gazier de Sakarya, en mer Noire. Ce mois-ci, la Turquie a fait part d’une seconde découverte de 135 milliards de mètres cubes, ce qui a porté le cumul des détections de gaz à 540 milliards de mètres cubes.

Il y a peu, la TPAO aurait communiqué des données sur les réserves de la mer Noire aux grands groupes énergétiques américains Chevron et Exxon Mobil Corporation en vue d’une éventuelle collaboration pour l’extraction du gaz.

Les nouvelles découvertes de gaz de la Turquie pourraient alléger sa dépendance à l’égard des importations de ce produit, dont 48 milliards de m3 proviennent majoritairement de Russie, d’Azerbaïdjan et d’Iran via des gazoducs, sans oublier le gaz naturel liquéfié de plusieurs pays, dont le Nigeria, l’Algérie et les États-Unis. 

Erdoğan a souligné que son pays était bien décidé à devenir un exportateur net. investissements communs

Le pays qui importe aujourd’hui la quasi-totalité du gaz qu’il consomme, consomme entre 45 et 50 milliards de m3 de gaz naturel chaque année, pour un prix estimé à 14 milliards de dollars. L’année dernière, la Turquie a importé 48,1 milliards de mètres cubes de gaz, soit 6 % de plus par rapport à l’année précédente, dont un tiers en provenance de la Russie.

La Turquie envisage de pomper le gaz du gisement de la mer Noire à partir de 2023, mais doit au préalable construire le réseau de gazoducs offshore et les infrastructures de traitement. Le champ devrait atteindre son pic de production durable à compter de 2027.

Le ministre turc de l’énergie et des ressources naturelles, Fatih Donmez, a déclaré qu’il pourrait se situer entre 15 et 20 milliards de m3, soit l’équivalent d’un tiers de la consommation annuelle de gaz du pays.

Inclusion de l’hydrogène dans les pipelines du corridor sud pour le gaz

Une étude visant à inclure l’hydrogène dans la chaîne de gazoducs du corridor gazier sud est en cours, a déclaré M. Aliyev, qui a confirmé qu’une part de 20 % pourrait être allouée à l’hydrogène dans les gazoducs.

Le corridor gazier méridional, qui mesure 3 500 kilomètres, comprend le champ Shah Deniz 2, le gazoduc du Caucase du Sud, le gazoduc transanatolien (TANAP) et le gazoduc transadriatique (TAP). Les pays impliqués dans le projets sont : l’Azerbaïdjan, la Géorgie, la Turquie, la Bulgarie, la Grèce, l’Albanie et l’Italie. investissements communs

Inauguré en 2019, le TANAP a une capacité de 16 milliards de m3, dont 6 milliards sont livrés à la Turquie. Dix autres milliards de m3 sont livrés à l’Europe via le TAP. investissements communs

Le TAP a commencé à transporter du gaz commercial de l’Azerbaïdjan vers l’Europe le 31 décembre de l’année dernière. Il se raccorde au TANAP, long de 878 km, à la frontière turco-grecque à Kipoi, traverse la Grèce et l’Albanie ainsi que la mer Adriatique, avant d’accoster dans le sud de l’Italie.

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